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l'appartement qu'il occupait chez la duchesse, dont l'hôtel était alors inhabité. Mme de Montpensier, depuis l'entrée du roi à Paris, ne s'y sentait plus à l'aise. La bonté généreuse du vainqueur l'avait médiocrement rassurée. Elle ne pouvait croire qu'on pardonnât tout à fait, elle qui ne pardonnait pas. Aussi, après les premières grimaces, fatiguée de s'incliner, ayant dépensé tous ses sourires, elle avait prétexté les beaux jours, sa faible santé, des affaires en province, et, à petit bruit, s'était retirée dans ses terres. En ce temps là, le royaume de France s'administrait péniblement. La politique était difficile à faire en pratique à cause des difficultés matérielles. Recouvrements pénibles, distances infranchissables, division entre les provinces, mélange de royalisme et d'espagnolisme d'une localité à l'autre, partage des villes entre différents suzerains, constituaient à chaque pas une impossibilité pour la surveillance. La duchesse de Montpensier, retirée en Lorraine ou dans le Blaisois, était bien plus éloignée de la main d'Henri IV qu'un ennemi politique ne le serait aujourd'hui de son ennemi par une distance de mille lieues. Aussi la duchesse, à l'abri d'un coup d'État, s'était-elle repris à respirer. Les griffes limées avaient retrouvé leurs pointes. La sécurité d'une campagne semblable a un petit gouvernement, avait ramené chez la soeur de M. de Mayenne Espagnols, ligueurs, mécontents de toute sorte. On avait commencé, en se retrouvant, par se regarder avec des soupirs. Puis, comme les soupirs n'étaient pas assez éloquents, on avait gémi, puis on avait XVI. L'HÉRITIER DES VALOIS. 136 La belle Gabrielle, vol. 2 critiqué, puis on avait menacé, puis, après s'être compté, on avait conspiré comme de plus belle. C'était là-bas un concert qui eût empêché Henri IV de dormir si le héros n'eût pas dormi chaque soir au bruit du canon de l'ennemi. Divisant les catholiques de France en vieux et en nouveaux, la duchesse, aidée des bons pères jésuites, avait inventé force arguments ingénieux pour établir que tout catholique nouveau était un hérétique. L'abjuration du roi se trouvait supprimée par ce sophisme, et de là, liberté pleine et entière à tout bon ligueur de recommencer la Ligue et de courir sus à l'hérétique converti. Il va sans dire que, dans ces combinaisons nouvelles, figuraient avantageusement tout ce que Philippe II avait pu lancer sur la France d'Espagnols gangrenés par l'avarice et le fanatisme. On avait renoué avec M. de Mayenne, dont l'esprit flottant et l'ambition instinctive n'avaient jamais su dire leur dernier mot. Enfin, depuis que le roi était rétabli en France, tous ces ennemis rampants, volants, glissants, insectes furieux, reptiles affamés, féroces rongeurs, avaient chacun fait leur trou dans ce trône auguste, que les boulets de dix batailles n'avaient pas réussi à entamer. De temps en temps, la duchesse expédiait à Paris un espion. La Ramée, dont nous savons la faveur près d'elle, avait obtenu ce poste et se servait de l'autorité supérieure pour surveiller ses petites affaires privées. On sait comment il les avait conduites, et son dénoûment approchait, parallèlement à celui que la souveraine maîtresse avait ménagé à ses intrigues politiques. Donc, la Ramée était rentré à l'hôtel par la petite porte dont il avait la clef, et qui, ouvrant l'allée d'une maison adossée à l'hôtel, communiquait sans que nul le sût avec le quartier général de la duchesse. En ces temps d'astuce et de guet-apens, c'était une ressource familière aux grands conspirateurs d'acheter la plupart des maisons qui avoisinaient la leur. Ils avaient ainsi autant d'entrées secrètes qu'il leur en fallait pour admettre les initiés, autant de portes inconnues pour les faire échapper en cas d'investissement ou d'alarme: Mme de Montpensier n'avait pas négligé cette intéressante précaution. La Ramée voulait, disons-nous, se reposer un moment, rassembler toutes ses ressources, et, lorsqu'il en aurait fini avec les Entragues, lorsqu'il aurait épousé Henriette, emmener sa femme, la conduire auprès de la duchesse, la lui présenter et prendre un congé définitif. J'ensevelirai quelque temps, pensait-il, mon bonheur dans une solitude où rien ne le puisse troubler. Puis, lorsque s'éveilleront les regrets et les instincts ambitieux d'Henriette, lorsque ma folle passion sera bien assouvie, lorsque le délire m'aura quitté, alors nous reparaîtrons, moi guéri, elle domptée. Le malheureux comptait sans la destinée. Les impies, les scélérats, appellent ainsi les actes de la Providence quand elle frappe. Que deviendrait un criminel s'il avait la conscience ou la crainte de Dieu? La Ramée pénétra dans son appartement. La nuit, qui vient vite en décembre, tombait rapidement sur Paris du haut d'un ciel sombre et bourré de neige. La Ramée comptait trouver à l'hôtel obscurité, silence et solitude. Il fut bien surpris d'entendre des bruits de pas dans les corridors, et en ouvrant la porte qui communiquait avec
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Cytat
Długi język ma krótkie nogi. Krzysztof Mętrak Historia kroczy dziwnymi grogami. Grecy uczyli się od Trojan, uciekinierzy z Troi założyli Rzym, a Rzymianie podbili Grecję, po to jednak, by przejąć jej kulturę. Erik Durschmied A cruce salus - z krzyża (pochodzi) zbawienie. A ten zwycięzcą, kto drugim da / Najwięcej światła od siebie! Adam Asnyk, Dzisiejszym idealistom Ja błędy popełniam nieustannie, ale uważam, że to jest nieuniknione i nie ma co się wobec tego napinać i kontrolować, bo przestanę być normalnym człowiekiem i ze spontanicznej osoby zmienię się w poprawną nauczycielkę. Jeżeli mam uczyć dalej, to pod warunkiem, że będę sobą, ze swoimi wszystkimi głupotami i mądrościami, wadami i zaletami. s. 87 Zofia Kucówna - Zdarzenia potoczne |
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